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LUTTE ANTI-DOPAGE et PHYTOTHERAPIE

 

 

La lutte contre le dopage et les pratiques interdites dans les sports équestres continue de s’intensifier, cherchant à protéger la santé de  l’athlète-cheval, et à le replacer à ses justes qualités intrinsèques pour assurer la régularité de la compétition. Au-delà de l’aspect législatif, il est évident que d’un point de vue éthique, un cheval partant dans une compétition doit être en bonne santé, et donc libre de toute médication. Voici un petit point sur les règles de base en matière de dopage dans les courses et sports hippiques, afin de pouvoir profiter sereinement de votre saison de compétition.

 

1/ Cinquante nuances...de dopage !

Par définition, le dopage est « le fait d'administrer, d'inciter à l'usage, de faciliter l'utilisation, en vue d'une compétition sportive, de substances ou de procédés de nature à accroître artificiellement les capacités physiques d'une personne ou d'un animal ou à masquer leur emploi en vue d'un contrôle »…

Ainsi, on peut en tirer la conclusion simple que, en théorie, toute substance, chimique ou naturelle, induisant directement ou indirectement, une modification des performances sportives et cognitives est considérée comme dopante, et donc strictement interdite. A priori, l’exclusion totale de tout type de médication devrait être la règle et la solution pour s’éviter un contrôle positif, lourd de conséquences… Concrètement, c’est nettement moins simple… il apparaît que, lors des contrôles inopinés intervenus ces dernières années, la majorité des tests positifs résultaient d’une contamination accidentelle et involontaire : présence malencontreuse de substances prohibées dans les aliments ou compléments alimentaires ; contamination d’un cheval à un autre par des résidus de produits dans le box, l’abreuvoir, la mangeoire, le matériel de soins,… ; distribution d’aliments et produits pour humains aux animaux (barres chocolatées, cacao, tabac, cannabis,…) ; parfois, malveillance de la part de personnes extérieures… Les petits erreurs de gestion peuvent assez facilement être limitées, par un respect rigoureux des règles sanitaires et en informant largement le personnel d’écurie/les propriétaires quant aux pratiques à éviter. Cependant, en ce qui concerne la contamination possible des aliments, le risque bien qu’infime reste présent, sauf pour les produits certifiés par le LCH.  La culture, le stockage ou le passage en machine de certains aliments (céréales, compléments alimentaires…) à proximité de substances prohibées peuvent les contaminer involontairement.

 

2/ Point sur les substances prohibées et autorisées en compétitions

En courses hippiques, la règle du « tout est interdit » est de mise : les contrôles y sont intensifs et aucun cheval ne doit, à partir de la déclaration de partant dans une course, receler dans ses tissus, fluides corporels, excrétions ou dans toute partie de son corps, aucune substance qui soit une substance prohibée. En sports équestres (CSO, dressage, CCE…), la réglementation reste moins stricte, avec une certaine tolérance (seuil de positivité) concernant quelques molécules thérapeutiques.

=> Substances interdites (selon le règlement FEI)

  • Substances agissant sur les téguments (Agents rubéfiants)

  • Substances agissant sur le système immunitaire (Immunodépresseurs et Immunostimulants)

  • Substances agissant sur la coagulation sanguine (Anticoagulants, Hémostatiques généraux)

  • Substances agissant sur l’appareil reproducteur/hormonal/endocrinien (Androgènes, Catécholamines, Estrogènes, Glucocorticoïdes, Hormones hypophysaires, Hormones peptidiques, Hormones thyroïdiennes, Minéralocorticoïdes, Progestagènes, Protaglandines)

  • Substances agissant sur le renouvellement cellulaire (Stimulants généraux de l'organisme, Substances cytotoxiques)

  • Substances agissant sur le système cardio-vasculaire (Alphabloquants, Analeptiques circulatoires, Antiangoreux, Antiarythmiques, Antiathéromateux, Antihypertenseurs, Bétabloquants, Cardiotoniques, Vasoconstricteurs,Vasodilatateurs)

  • Substances agissant sur le système respiratoire (Analeptiques respiratoires, Antitussifs, Bronchodilatateurs, Expectorants, Fluidifiants, Mucolytiques, Vasoconstricteurs ORL)

  • Substances agissant sur le système digestif (Antidiarrhéiques, Antiémétiques, Antisécrétoires gastriques, Antispasmodiques, Antisécrétoires anticholinergiques, Antispasmodiques musculotropes, Cholérétiques, Emétiques, Hépatoprotecteurs, Purgatifs, Stimulants sécrétoires)

  • Substances agissant sur le système musculo-squelettique (Anabolisants, Anti-inflammatoires non stéroïdiens, Myorelaxants, sels d'or)

  • Substances agissant sur le système nerveux (Analgésiques centraux et périphériques, Anesthésiques généraux et locaux, Anorexigènes, Anticholinergiques, Antidépresseurs, Antiépileptiques, Antihistaminiques, Antimigraineux, Antiparkinsoniens, Antipyrétiques, Antisérotonine, Anxiolytiques, Barbituriques, Béta-agonistes, Curarisants, Hypnotiques non barbituriques, Neuroleptiques, Parasympatolytiques, Parasympatomimétiques, Psychodysleptiques, Psychostimulants, Sympatholytiques, Sympatomimétiques, Thymorégulateurs)

  • Substances agissant sur le système urinaire (Antispasmodiques, Diurétiques, Inhibiteurs de la sécrétion urinaire, Modificateurs de pH)

  • Substances agissant sur les organes des sens (Antivertigineux, Mydriatiques)

  • Substances agissant sur le métabolisme (Biguanides, Sulfamides hypoglycémiants, Substances à effet tampon)

=> Substances prohibées bénéficiant d’un seuil de tolérance

  • Acide salicylique: 625mcg/ml dans l’urine ou 5.4mcg/ml dans le plasma

  • Boldénone (chez les mâles exclusivement) : 0.015mcg/ml dans l’urine

  • Diméthylsulfoxyde (DMSO) : 15mcg/ml dans l’urine ou 1mcg/ml dans le plasma

  • Dioxyde de carbone (CO2 disponible): 36 milli-molles par litre dans le plasma

  • Estranediol (chez les mâles exclusivement) : 0.045mcg/ml dans l’urine

  • Hydro-cortisone: 1mcg/ml dans l’urine

  • Testostérone : 0.02mcg/ml (hongres) et 0.055mcg/ml (juments non gestantes) dans l’urine

  • Théobromine : 2mcg/ml dans l’urine

=> Substances prohibées auxquelles les chevaux peuvent être accidentellement exposés

Les « SNAP » (Substances Naturelles Alimentaires Prohibées) sont des contaminants potentiels, présents dans certaines plantes ou produits alimentaires. Notons la caféine (café, cacao, guarana, maté vert…), la théobromine (cacao, thé…), la théophylline (thé, café, chocolat…), l’atropine et la scopolamine (Datura, jusquiame, Belladone…), la morphine (graines de Pavot,…), la bufotenine/methybufotenine et dimethyltriptamine (présents dans les feuilles et l’écorce de nombreux végétaux : acacias, mimosas…). Ces substances ont un effet stimulant général et stupéfiant, voire toxique à haute dose. N’oublions pas le gamma oryzanol (extrait du son de riz), aux propriétés anabolisantes naturelles.

=> Substances autorisées ou tolérées (sous couvert d’une ordonnance médicale)

Certains produits et médications sont autorisés en compétitions sportives équestres : c’est le cas des antiparasitaires (vermifuges, hors lévamisole), des vaccins et sérums (concentrés d’anticorps) et des médicaments anti infectieux (antibiotiques, sous ordonnance – hors procaïne pénicilline).

 

3/ Application de ces consignes aux produits phytothérapeutiques

En théorie, nous savons que toute substance, naturelle ou non, pouvant entraîner une éventuelle modification des performances physiques de l’animal est considérée comme dopante… Voilà qui résume explicitement la situation, et qui réduit au strict minimum les possibilités pour le soigneur… Cela dit, en pratique, encore une fois, cette règle est à nuancer en ce qui concerne les produits phytothérapeutiques. En effet, à l’heure actuelle, peu d’analyses permettent d’évaluer avec exactitude le taux de substance chimique active naturelle présent dans les fluides du cheval. En effet, il n’existe pas encore d’IHSL (International Harmonized Screen Level) pour ce type de produits, rendant donc difficile la détection d’agents d’origine végétale. Exception faite de quelques végétaux, comme la valériane et l’harpagophytum, où une méthode d’évaluation des niveaux en substances actives a été mise en place (Courses).

=> Petit tour d’horizon des plantes susceptibles d’être des « dopants »

  • Harpagophytum (Harpagophytum procumbens) et Scrofulaire (Scrofularia nodosa), pour leur teneur en harpagosides, substance à effet antalgique et anti inflammatoire

  • Saule blanc (Salix alba) et Reine des prés (Spireae ulmaria), pour leur richesse en acide salicylique, précurseur naturel de l’aspirine. L’écorce de Bouleau jaune (Betula alleghaniensis) contient également du salicylate de methyle, substance proche de l’acide salicylique. A noter qu’un seuil de tolérance a été décidé pour cette substance (voir plus haut)

  • Ginseng (Panax ginseng) et Eleuthérocoque (Eleutherococus senticosus), pour leurs actions toniques générales, adaptogènes et anti-stress, très utiles pour les sportifs.

  • Valériane (Valeriana officinalis) et Rauwolfia (Rauwolfia serpentina), aux effets myorelaxants et anxiolytiques. L’acide valérianique, issue de la valériane, est reconnue comme étant dopante.

  • A titre anecdotique : Belladone (Atropa Belladonna), Datura (Datura stramonium), Jusquiame noire (Hyoscyamus niger) et Pavot à Opium (Papaver sominferum) pour leur propriétés psychotropes, antalgiques et stupéfiantes. Cela dit, ces plantes étant extrêmement toxiques, elles n’entrent pour ainsi dire jamais dans les préparations phytothérapeutiques. La contamination éventuelle est néanmoins possible indirectement (voir SNAP)

=> Méfiance avec certains produits à usage externe

Certaines substances utilisées localement, notamment dans un but anesthésiant ou chauffant, sont interdites, et peuvent amener à un contrôle positif. La lidocaïne est à proscrire, mais aussi le menthol et le camphre, présents par exemple dans le traditionnel SYNTHOL en font partie. Ces éléments peuvent être trouvés à l’état naturel dans certains végétaux et huiles essentielles, aussi la prudence s’impose, même si le passage dans le sang est moindre que par voie interne, et que l’élimination naturelle de ces substances est généralement plus rapide.

  • Camphre=> Huiles essentielles : camphrier, romarin à camphre, sauge à feuilles de Lavande, Lavande aspic, Lavandin, Coriandre, marjolaine Sylvestre…

  • Capsaïcine => Huiles essentielles : Piment de Cayenne, Poivre de Cayenne…

  • Menthol => Huiles essentielles : menthe des champs, menthe poivrée…

  • Salicylate de méthyle (dérivé d’acide salicylique) => Huiles essentielles : gaulthérie couchée et odorante, Bouleau jaune, Bouleau merisier…

 

4/ Principe de précaution à appliquer

A l’exception des aliments, produits et compléments alimentaires certifiés non dopants par le LCH (Laboratoires des Courses Hippiques), le principe de précaution est de rigueur. Pour tous les autres :

  • une contamination indirecte aux différents stades de la production (culture, stockage, préparation…) est possible, bien que le risque soit minime, en l’absence de la présence de plantes « interdites » (voir les différents SNAP, par.2).

  • Certains produits et compléments peuvent contenir des végétaux aux substances prohibées et/ou interférant avec les performances de l’animal (voir Plantes considérées comme « dopantes », par.3)

  • Certains produits à usage externe peuvent contenir des substances (chimiques ou huiles essentielles) prohibées et/ou altérant la sensibilité des tissus de l’animal (voir attention aux produits externes, par.3)

  • Le délai d’élimination de ces dites substances est difficilement identifiable avec certitude : il dépend directement de la durée de prise/contact de la substance (phénomène d’accumulation), des capacités d’élimination propres à chaque animal, du dosage administré,… Le délai généralement indiqué par les fabricants est de l’ordre de 48 à 72h. Mais seul un contrôle de dépistage préalable à la compétition est en mesure d’assurer que le cheval peut légalement concourir. En cas de doute, prenez conseil avec votre vétérinaire !

 

5/ Produits  « FLEUR DE KACHOU »  face au dopage

Pour l’instant, les produits FLEUR DE KACHOU n’ont pas été soumis au LCH. Aussi, aucune garantie ne peut être apportée quant à l’absence absolue de contaminants indirects, même si les risques restent dérisoires. Cependant, les fournisseurs que nous avons sélectionnés, nous proposent des matières premières d’une qualité exceptionnelle, subissant des analyses rigoureuses tout au long du processus de production (garantie de l’identité botanique, analyse biochimique, contrôle bactériologique aux normes AFNOR…). Certaines préparations de notre gamme contiennent des plantes et huiles essentielles potentiellement « dopantes », celles-ci sont signalées par le sigle et l’annotation :

  "Prudence, par respect envers la législation « Anti-Dopage », veuillez stopper l’utilisation de ce produit 5 jours avant la participation à une compétition".

Par précaution, nous préférons donner un délai indicatif de 5 jours, contre les 48 à 72h habituellement rencontrés.

Les autres compléments et produits de soin ne contiennent, dans leur composition qualitative, aucun extrait de plante ou plante brute reconnus, à ce jour, comme interdits en compétition et courses équestres.

 

En conclusion, toute médication, chimique ou naturelle, sur un cheval concourant en compétition, doit faire craindre un contrôle positif. Votre vétérinaire vous informera avec précision sur les risques liés au dopage, et les délais d’attente nécessaires avant participation à une épreuve. Hormis pour quelques plantes clés en Courses hippiques (harpagophytum et valériane notamment), la détection des agents chimiques végétaux est encore difficile actuellement, limitant drastiquement le risque de contrôles positifs. Cependant, par éthique et par précaution, il est vivement conseillé d’éviter ou de suspendre l’administration de tout produit, susceptible d’être considéré comme dopant. Aussi, une surveillance accrue de leur composition et de leur mode d’utilisation est de mise.

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